Le Leica M présenté en septembre 2013 à la Photokina
commence à être disponible à la vente (état mai 2013)
Ayant l’objet depuis quelques semaine je vous propose une
présentation en faisant référence à mon expérience d’utilisateur de M2 M8, M9-P
et Hasselblad CFV-39
Déballage du carton:
Point assez futile ; A remarquer que si ça reste du
carton, un réel effort est fait pour donner une impression de luxe. Comme
nouveauté des aimants dans les portes pour qu’elles se ferment correctement.
Utiliser cette boite en carton est peu pratique car elle est faite pour y poser
que le boitier sangle démontée et sans
objectif donc cette boite n’aura pas sa place sur une table mais ira bien à la
cave jusqu’à la revente du boitier. Bref
la boite est faite pour impressionner le client hésitant dans le magasin. Elle
n’est pas utilisable comme la boite du Kit « Hermes » ou Gold Dragon
qui permet de disposer d’un boitier avec objectif prêt à photographier.
Chargeur et batterie :
Le chargeur est de la taille et la forme d’une savonnette
(arrondi) alors que la batterie est clairement un gros parallélépipède
rectangle. Donc inverse du M9. Plus d’autonomie promise (point pas encore
vérifié)
Look du M, version chrome
Le cuir noir du M9-P est devenue du plastique sans charme
moins beau, moins agréable au touché et donne l’impression d’être plus
glissant. Le boitier est quand même plus gros que le M9 on s’écarte du canon
esthétique du M2 c’est dommage. Le petit renfort pour le pouce est sympa et
amène un plus pour maintenir l’ensemble. Pour équilibrer mon M240 posé à côté d’un
M2+35mm Summicron, je dois l’habiller avec un Summilux 35mm.
Semelle du bas du boitier
Si le principe du M3 est conservé, il y a des évolutions :
La clef de verrouillage semble pareille mais l’ouverture se fait avec un quart
de tour (au lieu de demi-tour), un effort a été fait pour améliorer l’étanchéité
du boitier et en même temps une partie de la semelle est en plastique pour
permettre l’utilisation d’une carte sd wifi. Le pas de vis pour le trépied est
sur le boitier (pas sur la semelle) ce qui autorise de monter des objectifs
plus lourds sur le M quand il est sur pied par contre changer une carte sd ou
la batterie si vous êtes sur pieds demandera à présent de démonter le M du
pied.
Cette évolution est incontournable avec l’utilisation
possible d’objectifs R (assez lours) sur le M240
Pas essayé la semelle avec poignée, mais il semblerait que l’on
se retrouve avec un objet construit pour
le design, c’est-à-dire loin d’une
ergonomie robuste et efficace d’un R8 ou d’une poignée pour Hasselblad et
toujours pas de déclencheur en mode vertical.
Déclencheur
Pas aussi agréable (étrangement rugueux), que celui d’un M2,
le bruit est bien plus discret que sur un M8 et M9 qui proposait un réarmement bruyant.
Bref on s’y habitue très vite et franchement on passe inaperçu ou presque.
Baïonnette d’objectifs
Après presque de 60 ans, la construction est différente, ce
qui montre que ce M240 semble être une refonte plus profonde du M. A ce propos,
en passant du M8 au M9 on avait l’impression d’avoir le même boitier sortant du
même moule à 90%, alors que là l’outils de production a été modifié en profondeur.
Bon du côté utilisateur pas beaucoup d’importance sauf peut-être pour les
objectifs codés à l’arrache puisque le lecteur de code suit la forme d’un arc
de cercle sur le M240 alors qu’il était en ligne sur le M8 et M9 donc attention
à la qualité des objectifs « codés maison » au fond du garage.
Codage d’objectif
J’ai l’impression que les objectifs non codés passent mieux
sur ce capteur, à vérifier.
Résolution profondeur de champ
Bon on passe de 18 à 24Mpix. 18 était déjà un paquet pour
mon usage (max 50x75cm). Il y a 10 ans j’avais calculé que plus de 20Mpix n’a
pas de sens à cause de la diffraction si on ferme à 8 ou plus. Puisque que les
objectifs Leica sont globalement au max à 5.6 ça ira. Plus de pixel que ce que
permet la résolution de l’objectif aide à donner un rendu moins numérique
aussi.
Plus de pixels réduit la profondeur de champ efficace (crop
100%) donc l’abus d’ouverture à 5.6 ou moins pour du portrait tiré en taille
1/1 peut fatiguer rapidement.
Sélecteur de cadres
Bin y a plus ! Conséquences
perso :
Pas la possibilité de savoir le cadrage avant de changer l’objectif
(gênant si vous hésitez entre le 90 et 135mm que vous utilisez peu par ex. ) et
pour les objectifs mal cadrés comme le 24mm qui affiche le cadre du 35mm au
lieu du 28mm qui est quand même plus proche et en cas de mauvais codage, vous
ne pouvez pas tester les autres cadre pour qu’ils affichent le code correspondant
à votre marquage.
Eclairage des cadres
Pour afficher le cadre il faut allumer le boitier. Pas
compris qui a eu cette mauvaise bonne idée. Si au moins ça permettait de n’afficher
que le cadre du 75mm (sans le cadre du 50mm) mais ce n’est pas le cas. Par
contre on peut choisir la couleur (rouge) ce que j’utilise avec un profil
reportage donc si cadres rouges alors je sais que je suis en haut iso.
Ce qui me gêne : il m’arrive de vouloir contrôler le
cadrage avant de prendre des photos, il m’est arrivé de faire des essai de cadrage
en attendant que le batterie se charge.
Allumage de boitier
L’interrupteur est étrangement désagréable mais on s’y fait.
Par contre le boitier n’est disponible qu’après 3 secondes si on utilise un
carte sd de 32Go (0.5 sec. avec une carte de 2Go), c’est très long. Au début la
sensibilité iso s’affiche dans le viseur c’est une bonne idée. L’intensité
lumineuse du cadre est bizarrement forte durant la première seconde.
Affichage dans le viseur
Proche du comportement du M8 et M9 à part l’affichage de la
sensibilité iso au début. Donc vitesse affichée si on est en automatique et triangles ou rond si
on est en manuel. Toujours pas d’affichage de la vitesse (comme dans le M5 ou
Xpan II)quand on est en vitesses manuelles ce qui me dérange en spectacle dans
le noir : obligé d’utiliser l’affichage dorsal pas discret come sur le M9
(Avec le M8 j’étais obligé de prendre une image et de l’afficher pour savoir la
vitesse !)
Retardateur
Fan du retardateur pour utiliser les vitesses basse, on
reste avec deux choix 2 ou 12 secondes. Pas d’intervalomètre et pas de télécommande
électrique ou sans fil comme sur mon Hasselblad.
Nettoyage capteur
Nouveauté : possibilité d’afficher les dégâts : On
prend une image avec un diaphragme à 11 sur une surface homogène, le M affiche
la constellation de poussière sur l’écran. Ca nettoie pas tout seul mais ça
rends la corvée plus agréable au début. Après 500 clics c’est déjà la
cata(huile & poussières)
Flash
Oui je suis utilisateur de flash, je peux même dire que si j’avais
abandonné la pratique du M2 (remplacé par un Nikon FE) c’est principalement qu’en
reportage de mariage, le 1/50 sec. est impraticable pour remonter le ombres ou
casser les reflets vert sur la robe de mariée dans un décor bucolique. Bon avec
le M8 la vitesse synchro passe à 1/250 et avec le M240 on reste à un niveau
convenable de 1/180. Sur le M le module de calcul TTL est repensé, il accepte
les flashs Metz SCA 3000 (en tout cas mon vieux 40 MZ-2) en plus des Leica SD
24 et 54. Il me semble qu’il est plus stable dans ce mode : avec le M9 il
ne fallait pas déclencher trop vite.
Bref : amélioration technique du mode TTL en passant du
M9 au M240
Autrement : toujours pas de seconde sortie pour le
flash (comme le M4-P) ce qui était gonflant à partir du M8 et carrément incompatible
si on veut utiliser le viseur électronique (VF-2).
La forme de la griffe de flash est modifiée : fini la
butée dans le coin gauche qui rendait l’émetteur sans fil Elinchrom
incompatible (contact centrale impossible et fil vers prise pc inexistante !)
Affichage grand écran
Ecran plus grand et apparemment de type M9-P. Pas mal de
nouveauté déjà décrite.
Une nouveauté prise au hasard : Si vous choisissez le mode
de mesure spot de la lumière et que vous êtes en vitesse manuelle, vous pouvez
afficher la sur ou sous expo en IL des zones de l’image. Mode intéressant avant
de faire une longue série d’image qui faudra récupérer sur LR (ajout de lumière
d’appoint par ex.)
Suite plus tard si intérêt…
Mode Noir et Blanc filtrée des jpg
Si vous gardez les RAW, ça peut sembler futile, mais j’aime
bien avoir des jpg en N/B quand la lumière est difficile et que l’on me demande
d’afficher les images tout de suite. Un point nouveau et intéressant est que l’on
peut demander que les images N/B soient filtrées. Donc pour du portrait, simulation
filtre rouge pour ne pas fâcher et simulation jaune si ciel bleu. Bon ça donne
surtout envie de ressortir le M2 !
Live-view
Pas trop fanatique de ce mode que je redécouvre avec ce M240.
Il y a un zoom central dans l’image 10x qui est l’outil indispensable pour l’aide
à la mise au point. Ca permet de se rendre compte par ex, que la profondeur de
champ du 90mm /2.0 est vraiment faible à 7m alors que l’on est très mal à l’aise
à cette distance avec un télémètre d’une largeur de quelques centimètres.
Autrement : Voir l’image sur l’écran est gonflant et
pousse à tenir l’appareil devant donc tremblote assurée. Sur pieds c’est plus
utilisable sauf que pas pratique si on ne peut zoomer que sur la partie
centrale. J’ai fait des tests intéressant avec un R 60mm Macro.
Un objectif normal sur M devient monstrueux.
Je suis impatient d’essayer une bague R--> L qui permet
une bascule.
A voir si on va trouver des bagues allonge pour M ; j’ai
utilisé une chambre visoflex II comme bague allonge…c’est trop long pour moi,
réservé pour des agrandissements énormes.
A tester lentille Elpro qui permettaient de prendre des vues
rapprochée.
La suite plus tard si intérêt.