Introduction:
Le xpan est un appareil à mesure télémétrique de la distance. Le télémètre est couplé avec les trois objectifs proposés.
Le xpan a un viseur intégré dont le grossissement est de 0.45 pour le 30mm et le 45mm et de 0.66 pour le 90mm. Le changement s'opère automatiquement en montant l'objectif sur l'appareil.
De ce fait, l'image proposée par le télémètre est plus grande. Par contre la largeur de mesure reste constante. Donc, en principe, la précision théorique (pour un œil parfait) n'est pas améliorée mais le confort optique apporté par un grossissement variable est très intéressant pour les gens normaux.
La mise au point pour des optiques qui n'ouvrent qu'à 4.0 pour les 45mm et 90mm est tout de même importante si on utilise un film assez fin pour un tirage est de grande taille. A noter que le new tmax 400 à 1600 asa, par exemple, est suffisamment fin. Le 90mm à 4.0 donne peu de profondeur de champs en plus d'offrir une image d'excellente qualité. Bref une prise de vue négligée ruine toute qualité.
Veille théorie et nouvelles images:
Avant la banalisation des images numériques, on avait pu s'habituer à des images assez nettes puisque l'agrandissement en poster était rare; avec le numérique, il existe le bouton "image à 100%" qui permet tout de suite de juger fatalement une image. Ce qui ne veut pas dire qu'une image est plus nette en numérique mais qu'une image floue en argentique l'est aussi en numérique et que c'est visible sans tirer un poster. Ce qui change pour les utilisateurs de xpan: c'est le fait que les images que l'on produit sont en concurrence avec des images numériques que l'on peut visionner en standard 50x150cm.
Bref il faut soigner la mise au point !
A noter qu' il y a peu d'optiques en 24x36mm qui permettent de tirer des images en 40x60cm avec une qualité suffisante; les optiques xpan vont au-delà. Les tableaux de profondeur de champs publiés par les fiches techniques sont très optmistes.
Rendre net en augmentant la profondeur de champs ?
Oui, ok, ...en fait non.Dans la pratique, fermer le diaphragme n'est pas toujours satisfaisant. En faisant des portraits sur papier de la taille de l'original, il faut une ouverture de 11 pour que les yeux et les oreilles soient nets. Même pas vrais, si la mise au point est faite sur les yeux, les yeux sont nets et les oreilles sont suffisamment nettes pour que ça soit naturel. Si la mise au point a été faite sur les oreilles, les yeux manqueront juste assez de netteté pour que l'image vous parle ...dans les yeux. Et pourtant à partir de 8, la diffraction, pour de tel agrandissement commence à dégrader l'image qu'elle soit numérique ou argentique.
Alors déjà la première règle pour le portrait: faire le point sur les yeux, pas sur la tête. De par nature, le télémètre et les stigmomètres vous encouragent à faire le point sur la limite de la tête/ fond donc 7cm en arrière.
Arrêtez de vous habituer à chercher les lignes verticales dans le viseur pour faire le point, cette méthode suppose que vous n'utilisez que le bord de la double image pour faire le point alors qu'il faut s'habituer à ce que les éléments importants à l'intérieur de l'image "télémétrique" coïncident. Méfiez-vous aussi des surfaces arrondies si vous utilisez leur profil: les points tangents ne sont pas les mêmes du fait du décalage entre la visée direct et celle qui passe par "les miroirs". Évitez de faire la mise au point sur un reflet ou une surface de couleur métallisée, la mesure de la distance risque d'être augmentée de la distance entre l'objet que vous mesurez et la source du reflet.
Méfiez-vous de la bascule après la mesure de la distance: le télémètre centré vous donne la distance entre le plan du film et le plan passant par le point sur lequel vous faites la mesure. Si vous recadrez en basculant le boiter, le point mesuré se retrouvera dans un plan décalé vers l'arrière.
Bref faites mieux qu'un autofocus !
Contrôler l'alignement du télémètre
A défaut d'avoir un laboratoire optique à disposition, il est un test simple qui peut être réalisé facilement. La mise au point avec un objet situé à l'infini. L'infini pour un 90mm ouvrant à 4.0 peut être approximé par une distance de 300 mètres ou plus. Le premier réflexe est de choisir une barre verticale mais ce n'est pas judicieux. L'idéal est la lune de jour, le fait que la lune soit un croissant ou un disque permet de constater tout de suite le décalage vertical. Une étoile de nuit c'est bien aussi. Donc le premier test consiste à constater que la coïncidence de la Lune s'obtient bien quand le réglage de la distance est exactement en butée de la rampe hélicoïdale. S'il manque un millimètre ce n'est pas forcement acceptable. Si en butée, l'image de la fenêtre dépasse celle de la visée directe, on a un problème. Avec le 90mm on a le viseur à 0.66 donc on est plus précis. C'est très important avec l'xpan de tourner la bague en visant un point qui n'est pas forcement à l'infini pour constater qu'il n'y a pas de décalage vertical. Idéalement, il faudrait faire des mesures avec un point blanc sur fond noir et le contraire et surtout que tout soit sur un même plan, parallèle au boitier.A noter qu'il faudrait une méthode pour contrôler à 1 et 5m, mais je n'ai pas de solution simple.
A voir 2 xpan qui étaient déréglés verticalement, j'ai l'impression que le réglage vertical est plus instable. On verra plus tard qu'un mauvais alignement vertical induit un décalage horizontal.
Pour être précis vous utiliserez un trépieds et si possible un "mini télescope".
Si vous constatez un défaut il faut faire réviser le boîtier comme préconisé dans le mode d'emploi (tous les 6 mois).
Régler soi-même le télémètre est délicat et ne devrait être réalisé seulement si Hasselblad arrête la construction du xpan.
Accéder au télémètre
J'ai procédé de la manière suivante:
Enlever le sabot flash. Il faut enlever la plaque supérieur du sabot en utilisant un tournevis très fin que l'on glisse dans une fente "A" située à l'avant du contact central du sabot. On soulève cette plaque en faisant levier avec ce tournevis. Une fois la plaque soulevée, on utilise un autre tournevis pour pousser cette plaque vers l'arrière pour la dégager.
Cette plaque enlevée, on voit 4 vis que l'on dévisse ce qui permet d'enlever le sabot de flash (deux parties).
Réglage du télémètre
On a accès maintenant à l'intérieur:
A gauche une couronne dentée (figure 4 v) sur une platine mobile liée au télémètre et une vis en bas qui est "collée" avec une colle rouge de blocage (figure 4 h).
Le réglage vertical consiste à tourner la couronne en maintenant la platine.
Si le réglage verticale ne suffit pas (le réglage verticale modifie le réglage horizontal et une correction du réglage vertical va probablement ajuster le réglage horizontal), on tourne la vis à droite de l'image.
Il faut être délicat, une rotation de quelques degrés vous envoie l'infini à 5m.
Pour faire cette manipulation, il faut que le boiter soit sur un vrai trépied, que le télémètre vise un objet à grande distance, que l'on visse l'objectif en buttée (infini), que l'on soit confortablement assis et que l'on ait le temps nécessaire.
J'ai eu deux aides pour gagner du temps: Une personne me tenait le tournevis pour que je puisse m'installer en visée, et j'ai utilisé un "loupe de 2.5x" Hasselblad comme télescope.
Il est très important d'avoir des tournevis de la bonne taille pour ne pas abimer les vis de réglage.
Je vous conseille fortement de passer par un technicien et bonne chance à ceux qui se sentent prêt à faire eux-mêmes. Si vous rencontrez une difficulté, de forcez jamais et passez par un technicien avant qu'ils ne disparaissent.
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